La réputation de la saga Grand Theft Auto n'est plus à faire ! Ça fait 20 ans maintenant que GTA III est venu chambouler l'industrie vidéoludique avec son monde ouvert en trois dimensions où tout, ou presque, est possible. Aujourd'hui, ce titre qui a marqué l'histoire du jeu vidéo est de retour, accompagné de deux autres légendes (Vice City et San Andreas), grâce à la GTA The Trilogy –The Definitive Edition. Alors, que vaut réellement cette compilation réunissant trois des jeux les plus influents de l'histoire sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S ?
Retrouvez ci-dessous les tests des versions originales :
- Lire le test de GTA III - 17/20 sur JV lors de la première sortie
- Lire le test de Vice City - 18/20 sur JV lors de la première sortie
- Lire le test de San Andreas - 18/20 sur JV lors de la première sortie
En 2001 débarque GTA III, un jeu en monde ouvert qui casse les codes du jeu vidéo et qui par la même occasion apporte son lot de nouvelles idées en mettant en exergue la liberté d'action. Avec cette œuvre, il est possible de tout faire ou presque : suivre le scénario bien sûr, mais aussi s'amuser à rouler comme un honnête citoyen, ou au contraire, semer la pagaille dans les rues de la ville de Liberty City. La recette a bien évidemment séduit de nombreux joueurs avides de sensations fortes, ce qui a motivé Rockstar Games à développer des suites : Vice City et San Andreas. Tout comme GTA III, ces deux productions ont marqué l'histoire du jeu vidéo. L'un avec son univers eighties coloré et l'autre avec son ambiance "gangsta rap" assumée. Ces trois open-world, aussi importants soient-il, ont tous aujourd'hui plus de 15 ans, et le plus vieux d'entre eux, GTA III, vient de souffler sa vingtième bougie. C'est d'ailleurs pour cette raison que Rockstar Games a décidé de voir les choses en grand avec sa GTA The Trilogy – The Definitive Edition. En plus de réunir les trois jeux, cette compilation en profite pour remastériser le tout avec une refonte visuelle et un gameplay "amélioré".
Here We Go Again !
N'y allons pas par quatre chemins et attaquons directement le gros du sujet : les graphismes ! Pour cette compilation, Rockstar Games a opté pour une refonte graphique. Cette dernière, commune aux trois jeux, n'a pas pour objectif de rivaliser avec les ténors du genre, mais de dépoussiérer les classiques de la maison au R étoilé tout en respectant le matériau d'origine. Pour ce faire, GTA III, Vice City et San Andreas sont cette fois-ci livrés avec un chara-design inédit (sur lequel nous reviendrons plus tard), mais aussi avec des textures étendues, une distance d'affichage augmentée et un tout nouveau jeu de lumières. C'est d'ailleurs cet éclairage qui saute en premier lieu aux yeux tant il sublime le tout. Ce dernier, notamment de nuit ou par temps pluvieux, met en avant l'ambiance sombre de GTA III, celle nettement plus colorée de Vice City ou encore les routes poussiéreuses de San Andreas grâce à de jolis reflets et des ombres complètement d'actualité. D'autres petits ajustements ont aussi été effectués ici et là. Les intérieurs des bâtiments ont tous été fignolés pour ajouter un degré de réalisme supplémentaire, les différents bolides ont vu leur modèle affiné et la végétation gagne nettement en densité.
Du tout bon donc ? Pas vraiment... Comme nous l'avons dit quelques lignes plus haut, cette Definitive Edition arbore un chara-design inédit afin d'accentuer davantage l'aspect cartoon des trois productions... Malheureusement, si certains visages comme celui de Sonny, l'antagoniste de Vice City, ou encore les membres du gang de Grove Street sont réussis (Ryder, Big Smoke, Sweet), d'autres font pâle figure. On pense inévitablement à la copine de CJ qui a perdu tous les éléments qui la définissaient ou encore à Joey, le mécano de GTA III, qui n'a plus une once de charisme. Certains passants ont également mal vécu le changement et ont des difformités, la faute à un manque d'armatures qui donne un aspect élastique à leurs animations... À cause de ce design, plus lisse, plus cartoonesque, la majorité des personnages de ces aventures revues et corrigées ont perdu en caractère. Franchement, c'est dommage !
D'ailleurs, même si San Andreas s'en sort bien mieux que les deux autres open-world de la compilation grâce à ses couleurs chatoyantes, son soleil écrasant et ses campagnes luxuriantes, et même si le tout est bien plus joli que par le passé, cette nouvelle direction artistique manque d'homogénéité. Le mariage entre le design cartoon des personnages, les éclairages réalistes et les textures d'autrefois ne fait pas un bon ménage. Il y a une sorte de dissonance qui a tendance à dénaturer l'ensemble, ce qui peut nous faire regretter l'aspect plus daté, mais aussi plus harmonieux, de l'édition 10th Anniversary. Autrement dit, la partie visuelle de cette Definitive Edition ne sait jamais sur quel pied danser. Pour vous donner deux autres exemples parlant, la distance d'affichage de l'environnement a été décuplée comme nous l'avons dit en début d'article, mais pas celle de la circulation qui s'affiche toujours à la dernière minute. Pour finir, la collection propose deux modes graphiques : Fidélité et Performance. Un choix étonnant pour un remaster, et ce, même s'il y a peu de différence entre les deux modes. Le premier tourne en 4K/30fps et propose des ombres plus nettes, tandis que le second oscille entre 50 et 60fps, mais est aussi en 4K.
GTA Trilogy : On refroidit un gang au volant d'un camion de glaces sur GTA III
Grand Theft Auto : The Trilogy – The Definitive Edition Gameplay
It's my favorite cleaner
Comme l'a précisé Rockstar Games à plusieurs reprises, le gameplay des différents jeux et plus précisement de la partie gunfight a profité d'un soin supplémentaire. Ceci afin de s'approcher davantage des productions actuelles et notamment de Grand Theft Auto V. Désormais, lorsque le joueur met en joue un ennemi, il peut ajuster son tir pour viser plus précisément la tête de son adversaire par exemple. Mais même si l’ensemble gagne en profondeur et en précision, notamment sur San Andreas, il faut quand même avouer que le tout manque de souplesse. Eh oui, la partie gunfight trouve vite ses limites sur les plus anciennes productions et notamment sur GTA III puisqu'il est tout simplement impossible de jongler entre les cibles ou de choisir précisément un assaillant.
Pour autant, Rockstar Games a tout de même ajouté quelques options pour dynamiser l'action... Et pour le coup, ça fonctionne vraiment bien. Désormais, il est possible de mettre les rixes en pause pour sélectionner son arme, puisque GTA III, Vice City et San Andreas intègrent un système de roue qui permet de changer de fusil à la volée. Cela signifie qu'il n'est plus nécessaire de faire un choix entre esquiver les balles et jongler avec les flèches du pad pour trouver l'arme adéquate à la situation. La conduite, quant à elle, est toujours aussi réussie. Que ce soit dans GTA III, Vice City et San Andreas, on sent le poids des différents véhicules et les accidents, comme la déformation des bolides, sont toujours aussi impactants.
Les cheat codes : de retour pour jouer de mauvais tours !
GTA rime avec liberté ! Ça, ce n’est une surprise pour personne. Et pour renforcer cette idée, à l'époque, les trois jeux de la trilogie étaient livrés avec des codes par dizaines. Grâce à eux, la liberté d'action était encore plus grande : les joueurs pouvaient faire apparaître des tanks pour semer la zizanie dans les rues de Vice City, rendre les passants fous pour déclencher des guerres civiles, rouler sur l'eau ou encore s'offrir un arsenal complet en un claquement de doigts et j'en passe... Aujourd'hui, malgré quelques disparitions anecdotiques, les codes sont bel et bien de retour. À vous les manipulations insensées donc !
Le système de progression a lui aussi gagné en souplesse et c'est sûrement l'une des meilleures choses qui a pu arriver à cette trilogie. Autrefois, les jeux étaient inutilement punitifs, la faute à un système de sauvegarde mal pensé qui obligeait le joueur à rentrer dans ses quartiers pour sauvegarder ou à l'absence de points de passage lors des missions. Il était par exemple impossible de recommencer une quête après une défaite ou de conserver son arsenal durement gagné. Désormais, après un échec, le joueur peut retenter sa chance dans la foulée, et ce, avec ses pistolets, mitraillettes et autres lance-roquettes. Notez également que les missions particulièrement longues de San Andreas sont aujourd'hui agrémentées de checkpoint. Vous l'avez compris, dorénavant, il n'est plus nécessaire de faire les codes d'armes à chaque mort pour voir le bout du scénario.
GTA Trilogy : Lowrider Forever sur San Andreas !
Grand Theft Auto : The Trilogy – The Definitive Edition Gameplay
In The Air Tonight
Toutefois, malgré un gameplay qui se montre archaïque, surtout lors des gunfights, le plaisir de jeu, lui, reste intact. C'est simple, dès nos premiers pas dans Liberty City, sur les longues avenues de Vice City ou dans le quartier de CJ, on avait déjà le sourire aux lèvres. Le charme des trois univers, même tant d’années plus tard, fonctionne encore et toujours. Il faut dire que les villes regorgent de vies et qu'à l'époque, Rockstar Games avait déjà le sens du détail. Les métropoles possèdent de nombreuses ruelles, idéales pour semer les forces de l'ordre, et les nombreux passants ont des comportements crédibles. La plupart fuient à la vue d'une arme, les gangs n'hésitent pas à faire la loi dans les rues, surtout dans GTA III d'ailleurs où l'on a constamment l'impression d'être au cœur d'une guerre civile, et les nombreuses boutiques ou encore le métro aérien ajoutent eux aussi une petite touche de crédibilité supplémentaire. Vous l'avez compris, aujourd'hui encore, les terrains de jeu de cette trilogie restent des exemples pour le reste de l'industrie.
La sensation de liberté, de son côté, est toujours aussi intense, surtout dans San Andreas où l'on a l'impression que tout est possible, vraiment. En plus de pouvoir faire tout et n'importe quoi, cet épisode propose un tas d’activités surprenantes (billard, musculation, basket-ball, fast-food...) et toutes sortes de véhicules à piloter : des BMX notamment, mais aussi un train ou encore une moissonneuse-batteuse. Malgré les années, toutes ces interactions ajoutent une dimension roleplay qui fait mouche et donne un côté unique à cet épisode. Vice City, quant à lui, brille par son ambiance irréprochable, ses teintes colorés qui mettent en valeur le monde de la nuit et son scénario qui s'inspire grandement du monde du septième art et plus particulièrement de la filmographie de De Palma. On retrouve une mission dédiée à Scarface par exemple ou encore un personnage venu tout droit du long-métrage L'Impasse ; deux films avec Al Pacino dans le rôle-titre. Pour finir, GTA III livre un polar noir plaisant à suivre, malgré le fait que Claude Speed, le héros de cette aventure, soit toujours aussi peu bavard, pour ne pas dire muet.
Une playlist toujours aussi incroyable ?
Même si l'on retrouve les talk-shows toujours aussi exquis des différentes stations radio et près de 200 hits musicaux, on a du mal à ingurgiter le fait qu'il manque tout de même de nombreux classiques, dont certains qui sont intimement liés avec l'ambiance des différents épisodes. Difficile d'incarner CJ, le héros de San Andreas, sans écouter du 2Pac ou bien de jouer à Vice City sans entendre Billie Jean de Michael Jackson lors de nos premières escapades nocturnes.
D'ailleurs, d'autres contenus manquent à l'appel... En effet, la vue de dessus de GTA III qui rendait hommage aux deux premiers opus a été purement et simplement supprimée comme le mode "2 joueurs" de Grand Theft Auto : San Andreas. Ce dernier permettait à deux amis de se pavaner librement dans les rues de Los Santos, San Fierro et Las Venturas. À l'époque, ce mode de jeu assurait des heures d'amusement...
GTA Trilogy : On se la joue Scarface à la tronçonneuse sur Vice City
Grand Theft Auto : The Trilogy – The Definitive Edition Gameplay
Notons enfin que la construction d'une poignée de missions semble vieillotte et que la censure est de la partie. Comme on pouvait s'en douter, les propos, déjà polémiques à l'époque, ne conviennent pas toujours à notre société actuelle... et souvent, on comprend pourquoi. Des remarques homophobes, grossophobes et racistes de la trilogie originale étaient souvent gratuites, inadaptées ou maladroites. D'autres, en revanche, servaient un réel propos ou permettaient d'accentuer la personnalité détestable d'un antagoniste par exemple. On peut donc regretter quelques disparitions, surtout que les créations de Rockstar Games sont avant tout des critiques sociales qui dénoncent une époque, un mode de vie et, plus généralement, la mentalité d'une certaine Amérique. À la place d'une censure pure et dure donc, il aurait pu être envisagé de mettre un message de prévention au moment du lancement des jeux, à l'image de ce qu'a fait Disney pour ses longs-métrages animés (Livre de la jungle, La Belle et le Clochard...). D'ailleurs, notons que cette censure est étonnamment partielle puisque les remarques misogynes, pourtant en nombre et toutes aussi maladroites, sont toujours présentes.
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Points forts
- Trois hits du jeu vidéo réunis sur une même galette
- De nouveaux jeux de lumières très réussis
- Trois jeux, trois ambiances uniques, trois scénarios accrocheurs
- Un système de progression amélioré
- GTA San Andreas, le plus joli de la collection
- Une sensation de liberté toujours aussi intense
- Les codes sont de retour
Points faibles
- Des gunfights au gameplay archaïque malgré la refonte
- Un clipping prononcé
- Des visuels inégaux surtout sur GTA III
- Le nouveau chara-design qui manque de caractère
- Une playlist incomplète. Billie Jean, où es-tu ?
- Le mode "2 joueurs" de San Andreas passé à la trappe
- Fidélité ou Performance, vraiment ?
Note de la rédaction
Nous avons une fois de plus affaire à trois grandes œuvres du monde du jeu vidéo, c'est indéniable. Malgré les années qui passent, les trois open-world livrent encore et toujours des atmosphères inoubliables et des villes qui fourmillent de détails. Ces dernières justement sont aussi incroyables que cohérentes avec ces passants qui vaquent à leurs occupations, ces multiples axes secondaires qui ajoutent de la crédibilité à l'ensemble et surtout ces nouveaux jeux de lumières qui subliment le tout. Mais force est de constater que malgré ce petit lifting plus que bienvenu (qui manque tout de même d'homogénéité), les expériences accusent de leur âge. Leur gameplay peut se montrer daté, surtout GTA III qui, aujourd'hui, est vraiment difficile à prendre en main. Vous l'avez compris, cette compilation ravira sans aucun doute les plus curieux qui veulent découvrir trois légendes, ou encore les nostalgiques qui souhaitent retrouver les sensations d'antan tout en profitant d'un visuel remis à neuf, mais décevra ceux qui cherchent des mécaniques plus actuelles.
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